L'homme au chapeau

Clara Rodrigues Quintero • 14 août 2022

Un brin de passion et d'histoire...

Loin des caméras et des visioconférences, j’aime prendre la route et voir où elle m’amène. Parfois seule, souvent bien accompagnée, c’est avec de la musique, qu’entre platanes et villages, je découvre des lieux et des personnes.

 

Cette fois-ci, la route de Cordes m’a amenée à Cordes-sur-ciel. De loin, on craint la montée, mais le détour en vaut le coup. C’est au bras d’un galant chevalier tarnais que je rentre au Musée Charles Portal. La curiosité plus qu’autre chose nous amène à admirer cet endroit dont le décor fait de poutres et de pierres présente de manière élégante l’histoire d’une ville qui, cette année, fête ses 800 ans.

 

Une jeune fille dynamique et vivante nous invite à voir tout d’abord une vidéo qui nous a permis comprendre d’où venez l’eau et comment les habitants s’approvisionnaient à l’époque. Il n’est pas long et le voir permet de mieux apprécier ce petit bijou.

 

À la fin de la vidéo, se joint à la jeune fille l’homme au chapeau, qui s’est aussi présenté comme membre de l’association « La Société des Amis du Vieux Cordes » à l’initiative du Musée. C’est bien donc au début de notre visite qu’un magique échange se fait entre le galant chevalier tarnais et l’homme au chapeau. La dynamique jeune fille nous parlait de la maquette et des 5 tours qui ont vite marqué la croissance de la ville entre 1222 et 1350 passant d’environ 500 habitants à presque 6000, il me semble 5500 habitants si je me souviens bien, en si peu de temps, quand le chevalier tarnais parla de la croisade des Albigeois, l’homme au chapeau le suivit dans un échange d’histoires qui m’amèna à savourer Cordes-sur-Ciel comme un « Petit Jésus en culotte de velours ».

 

Déjà, en rentrant dans le village, nous avions eu le plaisir de voir une jeune mariée sourire aux lèvres dans une décapotable en même temps que l’on apercevait des officiers de l’Armée de l’Air et de l’Armée de Terre descendre le long des rues. Une cérémonie apparemment très traditionnelle. C’est peut-être mon état d’esprit, mais j’appréciais cela comme un scénario de film dont on peut être les spectateurs.

 

C’est au détour de l’escalier, entre deux étages que l’échange se poursuivit. J’apprends que ce village s’est construit grace à l’investissement propre de chaque habitant, que son positionnement en hauteur et l’accès à l’eau a permis à la ville d’être épargnée d’un siège. L’homme au chapeau nous parle aussi du commerce de l’époque et des 3G. Non, c’est n’est pas la connexion Internet, mais les couleurs qui faisaient aussi partie du commerce de la bastide aux cotés de la tannerie, la guède, la gaude et la garance. Il nous a éclairé sur les couleurs de Toulouse, qui semble-t-il, ont été le rouge et le bleu nuit, mais la difficulté à obtenir ce dernier a conduit à le remplacer par le noir.

 

Ces échanges étaient fugaces entre le passage d’un étage à un autre, mais si authentiques qu’ils m’ont permis d’apprécier différemment les machines et les objets. Provenant de l’autre côté de l’Atlantique et parlant une autre langue, il m’aurait été difficile d’imaginer la vie de ces commerçants. J’apprécie suffisamment le travail des commerçants et de tout être qui fait de son métier un art, non seulement par le temps qu’il y consacre, mais aussi par la passion qu’il transmet à chaque échange. C’est bien l’héritage des hommes et des femmes de ma famille. C’est peut-être aussi pour cela que j’ai apprécié ce brin de passion qu’a partagé avec nous l’homme au chapeau.

 

Il ne me semble pas être un guide et, de loin, il apparaît peut-être peu commode, mais si vous avez l’occasion de partager avec lui quelques instants, vous serez surement aussi admiratifs que la jeune fille dynamique et moi avides d’apprendre un petit peu plus sur un monde, il y des siècles, disparu.

 

En 2022, Cordes-sur-ciel continue à faire vivre la passion de ses commerçants et ses artisans. Cette ville a été déclarée village de France en 2014. Si vous vous trouvez un jour sur la route de Corde regardez au ciel et n’hésitez pas à grimper car la vue et les gens valent le détour.

 

par Clara Rodrigues Quintero 19 novembre 2025
" Faire mes propres choix ce n'est pas demander la Lune " est le slogan de la #SEEPH2025 29ème semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées. Je vous invite donc à partagez en nombre. En tant que professionnelle libérale, l'une des casquettes que je porte est celle de référente handicap face aux institutions et aux organismes certificateurs. C'est l'une des plus difficiles à porter car bien que nous mettions en place des questionnaires et laissons la porte ouverte à toute personne qui souhaite communiquer son handicap a posteriori, ce n'est jamais facile à gérer. Pourquoi ? Tout simplement parce que malgré toute l'empathie que nous puissions projeter, personne ne peut se mettre à la place d'une Personne en Situation d'Handicap (PSH) ; que malgré tous les aménagements que nous souhaitons organiser ce n'est jamais chose simple tant du point de vue économique que logistique et, de plus, le sentiment de ne jamais être assez formé est récurrent. Selon l' OMS , l'handicap est un aspect de la condition humaine faisant partie intégrante de l'expérience de la vie humaine et résulte de l'interaction entre des problèmes de santé et toute une série de problèmes environnementaux et personnels. Elle estime que 1 personne sur 6, (1,3 milliards de personnes), c'est-à-dire, 16 % de la population mondiale est atteinte d'handicap important ; elles ont une espérance de vie plus courte (20 ans en moyenne de moins) et souvent les conditions d'accès au travail et à la formation ne sont pas adaptées. L'une de ces difficultés est le transport. Tout le monde est pas né avec un handicap, certains s'y retrouve en raison d'un accident. Le deuil de son ancien soi et la nouvelle façon de vivre ne sont pas évidentes, mais tout le monde tente d'avancer du mieux que possible. Les personnes en situation connaisse une situation de chômage 2 fois plus importante. Handicap.fr indique que les personnes avec un handicap moteur font face à 10 % de moins de chances d'être embauchées. En France, la Fondation France dans sa publication " Handicap : vers une société inclusive ! " nous indique qu'il y 12 millions de personnes en situation d'handicap dont 80% est reconnu comme invisible. Depuis quelques années, le sujet du handicap est abordé avec moins de gêne. Toutefois une personne qui vient à vous pour un cours en langue ne veut pas toujours avoir à expliquer quel est son handicap, ni se voir réduit à cela. En revanche, elle veut profiter du bonheur que procure l'apprentissage d'une langue. Pour nous, l'option est le cas par cas, l'écoute et l'empathie...rien n'est acquis, mais il faut essayer et trouver toujours la meilleure des options afin de permettre à tous d'atteindre ses objectifs et ses rêves.
par Clara Rodrigues Quintero 15 novembre 2025
La veille pédagogique devrait m'amener à parler de l'IA et des différents prompts que nous pouvons mettre en place dans un projet d'apprentissage de langues. Les sollicitations commerciales pour les OF (Organisme de Formations) et les candidats sont tout simplement fatigantes. Est-ce que l'IA est utile ? Certes, tout dépend de ce que l'on lui demande et de notre capacité à discerner ce que elle nous apporte du point de vue de la cohérence de la réponse et de la réalité des sources citées. Cela peut demander plus de travail et parfois nous pouvons tout simplement décider de faire la recherche nous même que d'analyser la tournure d'une phrase ou la formulation du prompt qui peut nous donner une recherche affinée. Il n'empêche que pour des tâches simples et répétitives, l'IA peut effectivement être une alliée incontournable comme elle peut l'être pour la science et la recherche. D'ailleurs cela m'a ramené 13 ans en arrière quand je réalisais mon MBA et que nous parlions des géants de la Tech dont Google et que nous disions qu'ils avaient créé un outil indispensable et qu'ils avaient ainsi réussi à créer un mastodonte dont le challenge serait la gestion des données. Même le nom est devenu verbe car il était facile de dire : Google it ! ; Googléalo ! ou googlelise-le ! sans importer la langue ; et, aujourd'hui, nous n'hésitons pas à dire : " Demande à Chat GPT..." ou "sers-toi de l'IA" selon le domaine de compétence. Mais... Quid de l'apprentissage des langues ? Je suis de celles qui recommandent aux candidats de se servir de tous les moyens qui peuvent les maintenir en contact avec la langue cible : voir des films, écouter de la musique, pratiquer sur l'appli de leur choix, voire de penser à un prompt leur permettant de parler avec l'IA et si possible lui demander de prendre différents accents. Nonobstant, le constat est toujours le même : rien ne remplace une conversation avec un autre être humain. J'ai eu des élèves autodidactes qui ont bien appris avec des applications, d'autres qui sont partis à l'étranger durant un certain temps et ont constaté leurs limites, d'autres qui souhaitent partir ou qui sont sur le départ d'un nouveau projet de vie. Peu importe ce qui les motive, le sentiment de bonheur et de reconnaissance de soi est le même. Ils/elles sont fier(e)s d'évaluer leur propre progression et encore plus fiers quand ils/elles peuvent s'assoir parler avec quelqu'un d'autre qu'ils/elle viennent de rencontrer. C'est un sourire qui me reste gravé dans la mémoire et un sentiment dont je me réjouis quand, quelque temps plus tard, je reçois des messages me donnant de nouvelles de leur nouvelle vie ou de leurs réussite dans la langue apprise. Je suis convaincue que la langue est un moyen d'atteindre l'âme d'une personne. Un regard, un sourire, même dans le silence, représentent ce "je te vois et je t'écoute", mais parler la langue d'un étranger ou en terre étrangère est un geste fort qui démontre la volonté de vouloir se comprendre, s'intégrer et d'avancer ensembles. Qu'il y ait des applications et/ou des appareils qui peuvent traduire, oui... multiple et variés, néanmoins rien ne remplace ce sentiment de se sentir capable de le faire soi même. Là où l'Internet, le réseau et la batterie ne sont pas les chefs d'orchestre, là où une tasse de café au petit matin nous accompagne pour une conversation matinale, ou quand les négociations sont menées en langue étrangère et nous nous surprenons à tout comprendre, voire à mener la danse. Alors, certes, nous devrons admettre que l'IA a intégré nos vies, comme cela fut le cas pour l'Internet, l'industrie, etc., tout autant que nous devrons y trouver les moyens de la contrôler ou de lui donner des limites. Cependant, l'être humain devra relever le challenge de son usage mesuré, tout en restant maître de son discernement face à ce que cette dernière apportera comme réponse.
par Clara Rodrigues Quintero 31 décembre 2024
Cela fait longtemps que la politique du "silence et de l'évitement" aide certains à avancer voire à obtenir des avantages, jusqu'au moment où la réalité les oblige à prendre leurs responsabilités. Ce projet est le reflet d'efforts menés sans relâche, que je peux dire à ce jour positifs, malgré les informations sur le marché de la formation qui ont pu circuler tout au long de l'année. France Compétences avait prévu 15,1 milliards d'euros pour la formation professionnelle en 2024, dont 2,2 milliards pour le CPF et 800 millions pour les demandeurs d'emploi ainsi qu'une économie de 375 millions d'euros en matière de dépenses publiques à travers l'introduction d'un "reste à charge" de 100 euros pour les bénéficiaires. Cette dernière volonté de responsabiliser les bénéficiaires ne pouvaient que faire craindre une nouvelle contraction du marché après l'introduction de l'identité numérique. Début septembre 2024, on parlait d'une stabilisation du marché avec 1,09 million de dossiers validés en comparaison avec 1,44 million de dossiers en 2023, certains parlent alors de "maturité", d'autres de "diminution" alors q'une autre bonne partie des professionels de la formation tente de se réinventer grace à l'IA et la ventes de services automatisés aux entreprises afin de permettre à ces dernières d'accomplir leur "quota" de formation pour ne pas se voir pénalisées. Néanmoins, d'autres chiffres marquent aussi cette année comme ceux de la professionnalisation de l'activité. En effet, il est possible de souligner qu'il y a eu une augmentation du nombre d'acteurs indépendants ou libéreaux de 15% voire 20%, soit un pourcentage qui marque l'ouverture des portes à une nouvelle catégorie, celle "des microacteurs". Il s'agit d'un résultat que l'on pouvait prévoir suite aux exigences induites par le NDA, l'obligation QUALIOPI et de la manière dont les organisme voulaient se "décharger" sur les formateurs des responsabilités et des tâches de tenue du référentiel. Il apparaît logique que parmi les sous-traitants ayant été obligés d'appliquer les mêmes normes professionnelles que les organismes de formation, certains aient choisi de franchir le pas en devenant eux-mêmes organismes de formation. En comparant avec 2023, et ce malgré les obstacles qu'il a fallu surmonter, 2024 s'est avéré dense avec 51% d'augmentation en termes de demandes. En ce qui concerne les langues, même s'il est difficile de dresser un portrait robot du stragiaire au profil éclectique et hétérogène, il semble de sentir une clientèle plus déterminée à avancer et à se projeter à l'international. Le ticket modérateur de la formation que représente le reste à charge s'est aussi révélé positif car le client d'aujourd'hui est plus averti, engagé et se projette mieux dans sa démarche. En parallèle, le développement de la 2ème branche de ce projet "Traduction et Interprétariat" a pris sa place ouvrant la porte à de nouvelles rencontres, nouveaux défis qui se marient parfaitement avec la formation en langue. En conclusion, nous ne sommes maîtres que de ce que nous pouvons contrôler. Le reste a sa place dans l'univers et le changement est la seule constante dont on ne peut que bénéficier. Je lève donc ma coupe à une nouvelle année 2025, dont les défis détermniront la route et de nouvelles aventures.
par Clara Rodrigues Quintero 30 juin 2024
En choisissant ses batailles et en donnant du cœur et des forces à ses rêves, le chemin ouvre les portes du possible, les transformant en faits.
par Clara Rodrigues Quintero 2 avril 2024
" De part et d'autre, tout se déduit, tout s'enchaîne. La cause fait deviner un effet, comme chaque effet permet de remonter à une cause... " Balzac.
par Clara Rodrigues Quintero 31 décembre 2023
Caminante no hay camino, se hace camino al andar...
par Clara Rodrigues Quintero 31 décembre 2023
Au bout du chemin, chaque aventure nous régale du partage des passions ... L'art commence par l'envie de partager ce bien-être que chacun retrouve au fond de sa passion.
par Clara Rodrigues Quintero 11 décembre 2023
C'est la version 11 des CGU de Mon Compte Formation, mais applicable au processus général.
par Clara Rodrigues Quintero 1 novembre 2023
Aller vers son risque c'est se découvrir...
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RTFM ne suffit plus ! Prendre en compte les problématiques d'illectronisme dans la construction des parcours de formation est une nécessité.
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