L'handicap un défi à relever encore en 2025 !
Clara Rodrigues Quintero • 19 novembre 2025
Nul ne peut savoir ce que c'est vraiment de le vivre, nous sommes tous obligés de l'appréhender...

" Faire mes propres choix ce n'est pas demander la Lune " est le slogan de la #SEEPH2025 29ème semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées. Je vous invite donc à partagez en nombre.
En tant que professionnelle libérale, l'une des casquettes que je porte est celle de référente handicap face aux institutions et aux organismes certificateurs. C'est l'une des plus difficiles à porter car bien que nous mettions en place des questionnaires et laissons la porte ouverte à toute personne qui souhaite communiquer son handicap a posteriori, ce n'est jamais facile à gérer. Pourquoi ? Tout simplement parce que malgré toute l'empathie que nous puissions projeter, personne ne peut se mettre à la place d'une Personne en Situation d'Handicap (PSH) ; que malgré tous les aménagements que nous souhaitons organiser ce n'est jamais chose simple tant du point de vue économique que logistique et, de plus, le sentiment de ne jamais être assez formé est récurrent.
Selon l'OMS , l'handicap est un aspect de la condition humaine faisant partie intégrante de l'expérience de la vie humaine et résulte de l'interaction entre des problèmes de santé et toute une série de problèmes environnementaux et personnels. Elle estime que 1 personne sur 6, (1,3 milliards de personnes), c'est-à-dire, 16 % de la population mondiale est atteinte d'handicap important ; elles ont une espérance de vie plus courte (20 ans en moyenne de moins) et souvent les conditions d'accès au travail et à la formation ne sont pas adaptées. L'une de ces difficultés est le transport. Tout le monde est pas né avec un handicap, certains s'y retrouve en raison d'un accident. Le deuil de son ancien soi et la nouvelle façon de vivre ne sont pas évidentes, mais tout le monde tente d'avancer du mieux que possible. Les personnes en situation connaisse une situation de chômage 2 fois plus importante. Handicap.fr
indique que les personnes avec un handicap moteur font face à 10 % de moins de chances d'être embauchées.
En France, la Fondation France dans sa publication "Handicap : vers une société inclusive !" nous indique qu'il y 12 millions de personnes en situation d'handicap dont 80% est reconnu comme invisible.
Depuis quelques années, le sujet du handicap est abordé avec moins de gêne. Toutefois une personne qui vient à vous pour un cours en langue ne veut pas toujours avoir à expliquer quel est son handicap, ni se voir réduit à cela. En revanche, elle veut profiter du bonheur que procure l'apprentissage d'une langue.
Pour nous, l'option est le cas par cas, l'écoute et l'empathie...rien n'est acquis, mais il faut essayer et trouver toujours la meilleure des options afin de permettre à tous d'atteindre ses objectifs et ses rêves.

La veille pédagogique devrait m'amener à parler de l'IA et des différents prompts que nous pouvons mettre en place dans un projet d'apprentissage de langues. Les sollicitations commerciales pour les OF (Organisme de Formations) et les candidats sont tout simplement fatigantes. Est-ce que l'IA est utile ? Certes, tout dépend de ce que l'on lui demande et de notre capacité à discerner ce que elle nous apporte du point de vue de la cohérence de la réponse et de la réalité des sources citées. Cela peut demander plus de travail et parfois nous pouvons tout simplement décider de faire la recherche nous même que d'analyser la tournure d'une phrase ou la formulation du prompt qui peut nous donner une recherche affinée. Il n'empêche que pour des tâches simples et répétitives, l'IA peut effectivement être une alliée incontournable comme elle peut l'être pour la science et la recherche. D'ailleurs cela m'a ramené 13 ans en arrière quand je réalisais mon MBA et que nous parlions des géants de la Tech dont Google et que nous disions qu'ils avaient créé un outil indispensable et qu'ils avaient ainsi réussi à créer un mastodonte dont le challenge serait la gestion des données. Même le nom est devenu verbe car il était facile de dire : Google it ! ; Googléalo ! ou googlelise-le ! sans importer la langue ; et, aujourd'hui, nous n'hésitons pas à dire : " Demande à Chat GPT..." ou "sers-toi de l'IA" selon le domaine de compétence. Mais... Quid de l'apprentissage des langues ? Je suis de celles qui recommandent aux candidats de se servir de tous les moyens qui peuvent les maintenir en contact avec la langue cible : voir des films, écouter de la musique, pratiquer sur l'appli de leur choix, voire de penser à un prompt leur permettant de parler avec l'IA et si possible lui demander de prendre différents accents. Nonobstant, le constat est toujours le même : rien ne remplace une conversation avec un autre être humain. J'ai eu des élèves autodidactes qui ont bien appris avec des applications, d'autres qui sont partis à l'étranger durant un certain temps et ont constaté leurs limites, d'autres qui souhaitent partir ou qui sont sur le départ d'un nouveau projet de vie. Peu importe ce qui les motive, le sentiment de bonheur et de reconnaissance de soi est le même. Ils/elles sont fier(e)s d'évaluer leur propre progression et encore plus fiers quand ils/elles peuvent s'assoir parler avec quelqu'un d'autre qu'ils/elle viennent de rencontrer. C'est un sourire qui me reste gravé dans la mémoire et un sentiment dont je me réjouis quand, quelque temps plus tard, je reçois des messages me donnant de nouvelles de leur nouvelle vie ou de leurs réussite dans la langue apprise. Je suis convaincue que la langue est un moyen d'atteindre l'âme d'une personne. Un regard, un sourire, même dans le silence, représentent ce "je te vois et je t'écoute", mais parler la langue d'un étranger ou en terre étrangère est un geste fort qui démontre la volonté de vouloir se comprendre, s'intégrer et d'avancer ensembles. Qu'il y ait des applications et/ou des appareils qui peuvent traduire, oui... multiple et variés, néanmoins rien ne remplace ce sentiment de se sentir capable de le faire soi même. Là où l'Internet, le réseau et la batterie ne sont pas les chefs d'orchestre, là où une tasse de café au petit matin nous accompagne pour une conversation matinale, ou quand les négociations sont menées en langue étrangère et nous nous surprenons à tout comprendre, voire à mener la danse. Alors, certes, nous devrons admettre que l'IA a intégré nos vies, comme cela fut le cas pour l'Internet, l'industrie, etc., tout autant que nous devrons y trouver les moyens de la contrôler ou de lui donner des limites. Cependant, l'être humain devra relever le challenge de son usage mesuré, tout en restant maître de son discernement face à ce que cette dernière apportera comme réponse.

Cela fait longtemps que la politique du "silence et de l'évitement" aide certains à avancer voire à obtenir des avantages, jusqu'au moment où la réalité les oblige à prendre leurs responsabilités. Ce projet est le reflet d'efforts menés sans relâche, que je peux dire à ce jour positifs, malgré les informations sur le marché de la formation qui ont pu circuler tout au long de l'année. France Compétences avait prévu 15,1 milliards d'euros pour la formation professionnelle en 2024, dont 2,2 milliards pour le CPF et 800 millions pour les demandeurs d'emploi ainsi qu'une économie de 375 millions d'euros en matière de dépenses publiques à travers l'introduction d'un "reste à charge" de 100 euros pour les bénéficiaires. Cette dernière volonté de responsabiliser les bénéficiaires ne pouvaient que faire craindre une nouvelle contraction du marché après l'introduction de l'identité numérique. Début septembre 2024, on parlait d'une stabilisation du marché avec 1,09 million de dossiers validés en comparaison avec 1,44 million de dossiers en 2023, certains parlent alors de "maturité", d'autres de "diminution" alors q'une autre bonne partie des professionels de la formation tente de se réinventer grace à l'IA et la ventes de services automatisés aux entreprises afin de permettre à ces dernières d'accomplir leur "quota" de formation pour ne pas se voir pénalisées. Néanmoins, d'autres chiffres marquent aussi cette année comme ceux de la professionnalisation de l'activité. En effet, il est possible de souligner qu'il y a eu une augmentation du nombre d'acteurs indépendants ou libéreaux de 15% voire 20%, soit un pourcentage qui marque l'ouverture des portes à une nouvelle catégorie, celle "des microacteurs". Il s'agit d'un résultat que l'on pouvait prévoir suite aux exigences induites par le NDA, l'obligation QUALIOPI et de la manière dont les organisme voulaient se "décharger" sur les formateurs des responsabilités et des tâches de tenue du référentiel. Il apparaît logique que parmi les sous-traitants ayant été obligés d'appliquer les mêmes normes professionnelles que les organismes de formation, certains aient choisi de franchir le pas en devenant eux-mêmes organismes de formation. En comparant avec 2023, et ce malgré les obstacles qu'il a fallu surmonter, 2024 s'est avéré dense avec 51% d'augmentation en termes de demandes. En ce qui concerne les langues, même s'il est difficile de dresser un portrait robot du stragiaire au profil éclectique et hétérogène, il semble de sentir une clientèle plus déterminée à avancer et à se projeter à l'international. Le ticket modérateur de la formation que représente le reste à charge s'est aussi révélé positif car le client d'aujourd'hui est plus averti, engagé et se projette mieux dans sa démarche. En parallèle, le développement de la 2ème branche de ce projet "Traduction et Interprétariat" a pris sa place ouvrant la porte à de nouvelles rencontres, nouveaux défis qui se marient parfaitement avec la formation en langue. En conclusion, nous ne sommes maîtres que de ce que nous pouvons contrôler. Le reste a sa place dans l'univers et le changement est la seule constante dont on ne peut que bénéficier. Je lève donc ma coupe à une nouvelle année 2025, dont les défis détermniront la route et de nouvelles aventures.









